[Ciné] Et dieu dans tout ça ?

Que dios nos perdone, Roberto Sorogoyen, Espagne, 2h05.

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Noir & chaud

Merci les conseils du Masque et la plume ! L’été 2017 est résolument noir et chaud.

Hot hot hot, « some like it hot » comme une climatisation de voiture en panne en plein cagnard ou Madrid en été 2011, personnage principal du film, plus réussi que Paris dans La bataille de Solferino (Justine Triet, 2013), entre les Indignados manifestant à la centrale et symbolique Puerta del Sol suite à la crise économique et à l’impuissance des politiques conservateurs corrompus (la hiérarchie, incompétente, préfère étouffer l’affaire pour des raisons d’image et de catholicisme ; les flics virés sont réengagés au noir tant les collègues sont nullissimes ; une réunion management fait froid dans le dos sans parler de la non prise en compte du handicap), et la venue du pape hispanisant Benoît XVI (finalement habemus papam au 2e tour suite à démission !) lors des journées mondiales de la Jeunesse (JMJ). Le metteur en scène précise : « L’été 2011, avec son atmosphère chaotique, extrêmement tendue, était très intéressante d’un point de vue dramaturgique : pas facile de mener une enquête au milieu de milliers de manifestants. Il était intéressant aussi de situer cette histoire dans le centre ancien de Madrid, un quartier où vivent de nombreuses personnes âgées qui sont des proies faciles pour le personnage du tueur. » Le film commence par une scène en plongée le petit matin où les employés municipaux de Madrid nettoient à grands jets d’eau le lieu d’une de ces manifestations, en référence au nettoyage à grande eau de la place après l’évacuation musclée des indignés avant l’arrivée du pape et de la foule des pèlerins. Amis touristes, savourons ces habitations sordides à lumière jaunasse où des familles entières vivent entassées pour 300 € par mois dans des caves sans aucune ouverture extérieure, le propriétaire, un péquin moyen tentant lui aussi de survivre, ne voyant pas où est le problème. Sorogoyen avoue : « Au départ, je voulais que certains plans représentent des tableaux de Goya ».

Noir car la ressortie de Memories of murder (Bong Joon-ho, 2003 ; Sorogoyen avoue : « Un autre film déterminant a été le coréen Memories of Murder, particulièrement pour sa capacité à donner de la chair aux personnages – ce qui manque souvent dans les films hollywoodiens. Comme Bong Joon-ho, nous avons décidé de montrer souvent les personnages en train de manger, de boire, ce qui leur donne beaucoup d’humanité. ») remémore un couple de flics dont un violent ; le toujours coréen jouissif Sans pitié (Bulhandang, Sung-hyun Byun, 2017), entre Scorsese et Tarantino.

Passée la vague ibérique des films d’horreurs cultes (Amenabar, Balagueró, Álex de la Iglesia dont l’excellent Balada triste de trompeta, 2010, où joua déjà Antonio de la Torre), voici un tsunami de polars réalistes sur fond historique (Alejandro Amenabar, La isla minima, Alberto Rodriguez, 2014 où de la Torre jouait un père de famille bourru, incapable de communiquer avec ses deux filles adolescentes ; Enrique Urbizu ; le glaçant Niña de fuego, Carlos Vermut, 2015 ; La colère d’un homme patient, Raúl Arévalo, 2016, Goya du Meilleur film, où le même de la Torre était un vengeur froid, méthodique et taciturne ; Daniel Monzon).

Néo-polar

Le schéma classique du polar est respecté : couple de flics aux personnalités opposées, originalité du serial killer apparaissant à la 90e minute, amoureux des chats comme le célibataire commissaire Bourvil dans Le cercle rouge (Melville, 1970), inquiétant au visage d’ange, jeune et émacié n’ayant pas résolu son Œdipe auprès d’une mère, auquel il est dévoué, dominatrice et castratrice (« À chaque fois qu’on parle d’un psychopathe qui l’est en raison d’un traumatisme lié à ses relations à sa mère, on pense à Psychose. Il y a toujours des références conscientes et inconscientes, mais j’ai tout fait pour ne pas copier » précise Sorogoyen), de Javier Pereira, jouant un charmeur dans le deuxième film de Sorogoyen, Stockholm (2013), triangle de violences interrogeant la virilité masculine, rivalités avec la hiérarchie policière, dans le commissariat, catholicisme interrogé dans sa rigidité.

L’originalité se fonde sur l’ambiguïté des personnages. Le binôme de policiers est impayable. Mieux que dans L 627 (B. Tavernier, 1992), l’ambiance du commissariat est brossée de façon contrastée avec les conflits internes. De la Torre a travaillé son rôle avec des policiers, déjà interrogés pour préparer Groupe d’élite (Unit 7, Grupo 7, Alberto Rodríguez, 2012), une autre histoire d’agents aux méthodes douteuses. « Au début de Que dios nos perdone, quand je réalise l’inspection oculaire de la vieille dame assassinée et que j’éteins la lumière, mon contact m’a dit exactement comment procéder. » Se mettre à la place des personnes âgées souillées par un gérontophile, bien membré mesdames, est une idée incroyable. Quant au défaut d’élocution, l’acteur, tel un introverti à la Keyser Söze à la mine de Dustin Hoffman, l’a travaillé avec une association de bègues, benêt Bayrou, si tu nous lis ! Il joue un célibataire, très solitaire, renfermé qui voit le mal partout. Avec ses intuitions, les collègues le surnomment le « Génie ». Velarde, avec son unique costume étriqué, écoute un disque vinyle de fado d’Amália Rodrigues (« Que deus me perdoe », tiens, tiens !) tout en observant par le judas la gardienne, qu’il harcèle, nettoyant le palier.

Le bodybuildé Alfaro, incarné par Roberto Alamo, déjà présent dans La piel que habito, Almodóvar, 2011 d’après le roman de Thierry Jonquet, auréolé ici du Goya du Meilleur acteur, cohabite avec sa fille adolescente, insupportable, sort promener son chien. Le flic à l’ancienne, ami des putes, est fébrile, inquiet et révolté. Sa femme le trompe comme toutes femmes de flics qui se respectent dans les films. Alfaro est sanguin, susceptible, se bagarre avec ses collègues mais se révèle réactif et volontaire, un peu trop, peut-être. Il est sanctionné par le Conseil de discipline pour coups et blessures infligés à un collègue qu’« il ne peut pas sentir ». Une pièce pour un distributeur de café, lieu de sociabilité au travail, cause des embrouilles. Les emmerdes arrivent en escadrille. Viré, il se saoule, se ramasse quelques cocards, essaye d’enterrer son chien dans le jardin de son immeuble. Les résolutions des histoires intimes et parallèles est un peu trop simple à mon goût. Une scène de blague qui tombe à plat à côté d’un bar à tapas est inutile pour un film un tantinet trop long.

Fils de douanier, ex journaliste, de la Torre, jouissant d’ubiquité tel l’argentin Ricardo Darín succédant à l’espagnol Javier Bardem en haut de l’affiche, inspiré du jeu d’Alfredo Landa, résume : « Je crois que les grands personnages sont polysémiques. En gagnant en maturité, j’ai appris à fuir le manichéisme. Dans ce film, les deux policiers ne sont peut-être pas très différents du criminel qu’ils poursuivent. »

Structure

Le metteur en scène, qui a co-écrit le scénario, d’après des faits réels, avec Isabel Peña, décrypte son film : « La première partie montre en quelque sorte la routine des policiers, dans leur travail comme dans leur vie privée. Certes, on voit des cadavres, mais il y a aussi quelques moments comiques. J’ai eu envie de filmer cela de manière « documentaire », caméra à l’épaule. La deuxième partie est beaucoup plus sombre : j’ai pensé qu’une mise en scène davantage « fiction », plus stylisées, plus sophistiquée, exprimerait mieux cette dimension plus obscure, plus violente. C’est un paradoxe intéressant : plus on s’enfonce dans le chaos des personnages, plus la mise en scène est posée ». Caméra nerveuse sur scénario tendu avec dialogue au cordeau (humour –noir ; pas de fuck mais beaucoup de « corones »), mise en scène et montage efficaces, musique flippante quasi indus du français Olivier Arson, abus de plans-séquences et grands angles, une scène de poursuite à pied à la Se7en (1995) et Zodiac (2007) de David Fincher dans la foule madrilène chauffée à blanc. « Au niveau visuel, nous nous sommes inspirés aussi de La French, le thriller du Français Cédric Jimenez consacré au trafic de drogue à Marseille dans les années 70 ». Enfin, un curieux épilogue pluvieux rendant jaloux le gouvernement qui taxe l’énergie solaire.

Prix du Meilleur scénario au dernier Festival de San Sebastian ; prix Sang neuf au Festival international du film policier de Beaune 2017, ville où s’est récemment implanté, je vous la sors Beaune, hum Lelouche, le tâcheron du cinéma français mais ne tirons pas sur l’ambulance. Pas mal pour un 3e film, non ? La monstration de corps nus de personnes âgées, tant cachés, se généralise avec l’augmentation de l’espérance de vie en occident et la pyramide démographique : Quelques heures de printemps (Stéphane Brizé, 2012), Amour (Haneke, 2012), etc.

Reste à regretter cette riquiqui salle 6, même rénovée, au Comœdia. A noter une critique indigente du Monde, journal malheureusement en perpétuelle décadence, qui se permet en outre un jugement moral sidérant au XXIe siècle (« film aussi nauséabond qu’ennuyeux »).

[expo peinture] Cézâne : chou blanc à Martigny

Fondation Gianadda à Martigny : Cézanne (1839-1906), le chant de la terre

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Nature et bunker

Dans la cuvette émaillée de montagnes édentées, passé le magnifique jardin des sculptures (sensuel Maillol, Moore, Laurens, Brancusi trône et reflète les roches environnantes, étonnant et monumental Tapiès ; quelques atroces Rodin et Bourdelle, Renoir-Guino ; Ipoustéguy, Chillida, Max Bill du cru, Stahly, Etienne-Martin, découvertes de Penalba, Segal, Dubach, Rouiller, Cognet qui répond à Lalanne, un Paul Bury massif qui date, manger des figues du jardin devant Tommasini, etc.) où s’offrent les multiples essences d’arbres (Japon, Amérique du Nord, pays de l’Est, etc.), l’expo Cézanne, qui clôt le cycle impressionnistes (Degas, 1993, peintre qui ne me lasse pas de m’étonner d’être étiqueté ainsi, doute confirmé encore par l’exposition de Degas, être cassant et amateur de putes, et le nu au Musée d’Orsay ; Manet et Gauguin, 1996, Van Gogh, 2000, mais est-il, lui aussi, impressionniste à part une courte période ?, Berthe Morisot, 2002, Monet, 2011, Renoir, 2014), quota de visiteurs garantis notamment avec Monet, sous-titré « le chant de la terre », Malher à lui, s’offre au bunker de septante, digne des pires architectures lyonnaises commandées par Pradel, décliné à toutes les sauces en logo. Forteresse imprenable à la forme primitive entre assyriens et  moyen-âge. Un lieu plus propice aux concerts (cf. Clair, Jean. « Dans l’amitié de la peinture : le « bunker » Gianadda », Le Temps, Opinions/Invités, jeudi 3 octobre 2013), si tu n’as pas vu Cecilia Bartoli avant 50 ans, c’est que tu as raté ta vie, à l’aune du sponsor mentionné en gros, puisque les sièges, en évidence, émergent en position centrale tant leur nombre dépasse celui des tableaux. Une vue panoptique de l’expo ?

Avant, une promenade à l’étage, le long des vitrines remplies de petites merveilles archéologiques quand elles ne sont pas condamnées, bien qu’éclairées, par des sièges. A noter une magnifique sculpture Hercule Léontè enfant (période Hadrien, marbre blanc cristallin de Paros), où personne ne s’arrête malgré la mise en valeur évidente par la lumière, trouvée dans la ville romaine de Martigny, prêtée par le Musée Barbier-Mueller pour commémorer l’anniversaire quadra de la création de l’espace d’exposition alors que son créateur est mort en 2016.

Cette forme en quadrilatère pour des tableaux dans leurs cadres anciens alignés sur fond rouge bordeaux, comme un salon ancien où Cézanne fut souvent refusé, amène à entrechoquer des personnes qui s’esquichent, à slalomer pour espérer avoir une seconde d’intimité, sans recul, devant un tableau souvent ébloui par la lumière, comme au Grand Palais alors qu’ici l’espace est moindre, personnes en surnombre, en apparence seulement, qui, en outre, nous abreuvent de leurs paroles pseudo-savantes, une anglaise parlant français par exemple ou une dame qui me bouscule pour prendre des photos avec son portable et finit par s’excuser au bout de la dixième fois. Possibilité de rejoindre le tatami où des peintures se nichent derrière les piliers. Ainsi, une haute peinture agrandie de Cézanne laissant plus songer curieusement à un Nabis. Une impression d’expo annexe dans un espace aussi grand qu’un quai de gare de La Part-Dieu.

Déçu dessous

Exposition décevante : peu de tableaux finis (les ciels comportent de nombreux blancs non volontaires) où l’huile ressemble plus à de l’aquarelle, beaucoup d’esquisses jusqu’à se demander si Paul savait peindre – ce qui est le comble-, mais douter certainement, les fonds de tiroirs sont grattés pour qui fut chiche avec moins de 1000 tableaux en tout (des dessins dans une pièce annexe décevante pour un Paul qui ne savait pas dessiner au sens classique, comme il fut souligné dans une « Grande traversée » de France culture), peu voire pas du tout d’œuvres majeures (publicité mensongère dans la plaquette : « riche d’une centaine d’œuvres majeures »), une chronologie (1860-1906) respectée initialement puis curieusement chamboulée par des thématiques (paysages, Estaque, Auvers-sur-Oise, Verdon, Valhermeil, Château Noir, Jas de Bouffan dont l’inévitable Sainte-Victoire qui remémore cette magnifique exposition, elle, au Musée Granet), natures mortes avec fameuses pommes et poires où il saisit en un instant la totalité du cycle de vie du fruit, baigneuses dont un tableau quasi baconnien, préfigurant aussi les expressionnistes Schiele et Kokoschka, le coude redressé retrouvé dans Les demoiselles d’Avignon de Picasso, (auto)portraits, etc.), l’inévitable « père de l’art moderne » dont De Staël paraît finalement un héritier évident, un beau titre d’exposition mais peu pertinent dont la justification est tirée par les cheveux (la nature, tout ça).

A prendre

Revers intéressants : voir les chemins de traverses du peintre, ses hésitations. Du jamais vu et passionnant : la mention sur les cartels du premier propriétaire du tableau (Degas, Pissarro, Denis, Signac, Picasso avec ChâteauNoir, Cinq baigneuses et Vue de la cathédrale d’AixenProvence, Gauguin, « brooker » ou financier prospère à la Jeff Koons dont ce tableau de Cézanne acquis en 1883 l’aidait à vivre en lui indiquant la direction, puis dans les mains de Vuillard, comme Montagnes en Provence – Barrage de François Zola, un des rares tableau réussi de l’expo avec paysage au rythme tonique avec des touches rapides et saturées en couleurs où la douceur des plans contraste avec la rude construction des cabanes, toits, peint en 1879 et venue de Cardiff, référence à une amitié plus tard brisée par la publication de L’œuvre de Zola qui qualifiait pertinemment son ami de « géni avorté », etc.) à généraliser dans les autres expos car permet des mises en relation intéressantes.

Autre point positif : des tableaux peu vus comme, par exemple, Objets en cuivre et vase de fleurs en lien avec Ribera. Selon Léonard Gianadda, la nature morte étant à l’inventaire des collections de la Fondation, « L’huile a appartenu à Auguste Pellerin [l’un des plus importants admirateurs de Manet et de Cézanne] et n’avait plus été vue en public depuis 1931. Quand j’ai su qu’elle était à vendre chez Kornfeld à Berne, on travaillait sur le projet Cézanne. D’ailleurs c’est un peu l’essence de notre collection bizarroïde, on achète pour s’éviter de convaincre un prêteur supplémentaire, mais toujours motivés par un coup de cœur. Or, il y a déjà tout Cézanne dans cette toile ! ». Autres exemples : un tableau acheté en 2008 par la famille princière de Monaco, L’arbre tordu, 1888-90 venu du musée d’Hiroshima, L’aqueduc du canal du Verdon au nord d’Aix caché chez un privé suisse ou Le hameau du Valhermeil chez un privé japonais ; Musée Pouchkine, Granet, d’art et d’histoire de Genève, Philadelphia Museum of Art, Fuji Art Museum, etc.

Si les influences de Delacroix (déformation des corps, composition agitée) et le voisin de Martigny, Courbet (touche picturale affirmée notamment dans la période plus impressionniste avec des longues touches de pinceaux quasi tachistes sous l’influence de Pissarro dans Le bassin de Jas de Bouffan, 1878 lieu en marge d’Aix que son père, banquier, avait acquis et que Paul a vendu en 1899 pour s’installer au centre d’Aix, Chemin à l’entrée de la forêt, 1879, La Côte des Jalais à Pontoise, 1879-1881; dispositions massives des paysages), sont prégnantes, les espagnols prédominent tout un côté avec ceux du Siècle d’or, Velazquez et Goya enfin.

Les années 1860 sont bien présentes avec leurs maladresses et les débuts  laborieux, permettant de saisir le long cheminement. Cézanne part de loin ! Voir à titre uniquement informatif la copie scolaire, naïve de Jeu de cache-cache du galant Nicolas Lancret (1690-1743). Madame Cézanne à l’éventail, offre un jeu des volumes, des teintes diverses où transparaissent les tonalités bleutées. La tentation de saint Antoine, 1875-77, avec un fond de Provence rocheuse, rejoint la future exagération flaubertienne, inspirée de Bosch, avec les taches blafardes des chairs, les figurants grotesques réduites à 5 (« facture couillarde » : sombres, sexués, hallucinés, revisités en « période vache » chez Magritte). Progressivement sa palette s’éclaircit (bleu gris, ocre de la pierre aixoise de Rogne, rouge). Les jeux de construction (maisons, arbres, perspectives contorsionnées, etc.) se radicalisent tout comme les lignes directrices du paysage. Compléter ses connaissances, ses goûts : un panoramique tel que La barque et les baigneurs, un Garçon accoudé avec empâtements au couteau, la solitude du Jardinier Vallier, l’une des peintures les plus abouties dans l’exposition avec le portrait (1885-89) de Victor Choquet, nanti grâce aux filateurs lillois, collectionneur amateur de Cézanne et également  admirateur de Delacroix.

Last but not least

L’ampleur du parcours est couronné par le dernier tableau de Cézanne en 1906 : Le Cabanon de Jourdan  avec géométries (plans en transparences, composition désarticulée en aplats, etc.) et touffes de bleu et d’ocre. Ceci annonce Matisse présent dans le couloir sur les photos de Cartier-Bresson avec Giacometti (seul et avec sa maman), Léonor Fini nue, Mauriac, Flaherty et tutti quanti. Dans la dernière section « le père de la peinture moderne », un superbe feu d’artifices de couleurs, que gâche l’inachevé non voulu, préfigurant Kandinsky et Mondrian.

Pour finir

Un couloir inintéressant avec des photographies en face de reproduction de portraits, laisse place enfin à une salle lumineuse où s’offrent de superbes aquarelles sur des murs crème gâchées par de mauvais dessins de Cézanne, probablement à usage personnel, exposés dans une vitrine basse où nous nous penchons pour le pire.

Reste un catalogue mal fait entre les contributions scientifiques, rédigées comme des brouillons, et les « notices techniques des œuvres exposées ».

Produit dérivé ? Un fendant du Valais « Cézanne Le chant de la terre ». No comment.