[Concert, Nuits de Fourvière, « The Smile »] Façon jambon d’Yorke

Nuits de Fourvière, sous la pluie à la fin d’un concert bref de moins d’1 heure 25 pour 65€, ça passe mal : un peu déçu ; un Suisse ajouterait-il « déçu en bien » ? Pas sûr. 

Le trio créé à l’occasion du Covid, The Smile (« ce n’est pas un sourire de type ahah. Plutôt le sourire de celui qui ment à longueur de temps » selon Yorke), humour yorkien, avec le fidèle Nigel aux manettes : Tom, Jonny-le-génie & Skinner, l’un des batteurs de Sons of Kemet un groupe de jazz londonien qui aurait pu inspirer Bowie. C’est un peu plus que des fonds de tiroir de Radiohead mais un peu moins qu’un album construit. On nous a promis du rock, seuls deux morceaux sont pêchus, le reste est très prog voire electronica à coups de Moog.

Les musiciens sont tous multi-instrumentistes, Yorke et sa basse rouge, un énorme synthé pour des solos, Greenwood étonne en jouant en même temps du piano et de la harpe celtique. Le plus fascinant est Skinner : une métrique redoutable à la Stephen Morris de Joy Division, des variations subtiles à la Stewart Copleand, un toucher à la regretté Toni Allen. Un grand batteur.

Le concert est introduit par un poème de William Blake enregistré par le comédien irlandais Cillian Murphy (Batman & Inception de Nolan, Peaky Blinders), rappelant qu’il existe « un sourire d’amour et un sourire de tromperie ». Quoi de plus normal après 2 jours avec Nick Cave ?