[manuscrit] Cadette des 7 [Feuilleton 31]

inspirer expirer

faire vide dedans

par terre sale

tout vide

fœtus dedans

congélo blanc

au-dessous

de l’autre

n’y pense plus

emmailloté fœtus

dedans serviette

fœtus emballés

dedans sacs

plastiques blancs

dedans congélo

blanc à côté

au fond

n’y pense plus

c’est comme ça

tic-tac du temps

enlever utérus

à force

du corps

comme ça

sexe plâtré

en rêve

en boucle

tic-tac du temps

pays matins frais

panne congélo

blanc bug

court-jus à

l’insu de

transfert fœtus

dedans placard

jamais 2 sans

au vu et au

su silence

à table

2 drôles autour

odeur nappe acrylique

rouge sur blanc

synthétique

congélo blanc

à côté

n’y pense plus

 

« Je vous conseille de lire Erik Wahl. C’est un excellent poète. Il n’a pas encore publié de livre mais, on peut découvrir ses textes dans des revues comme Nioques. » Cyrille Martinez, D-Fiction

« Sans pitié » : jouissif au pays du matin pas très calme !

Sans pitié, Bulhandang, Sung-hyun Byun, Corée du Sud, 2017, 1h57

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  Vous avez aimé Les affranchis (Goodfellas, M. Scorsese, 1990) et Reservoir dogs (Q. Tarantino, 1992) ? Même baffe ici avec une entrée en matière fulgurante : « J’aime pas les poissons morts, t’as l’impression qu’ils se foutent de ta gueule ». Les chères bêtes aquatiques meurent les yeux grand ouverts, réflexion que je me fais à moi-même souvent, « et j’ai l’impression qu’ils me racontent des conneries ». A peine terminée cette évocation piscicole, que le type est buté tout de go. Le rouge est mis, le film de genre bien planté (le parrain qui mange du caviar à la cuillère en écoutant de l’opéra tout en narguant la flic), tendu comme un string : la buitoni (film interdit aux moins de 12 ans : voir la scène de torture à l’huile bouillante) s’étale dans de réjouissants gunfights où la chorégraphie est superbement réglée à la To ou Woo, sans omettre Ringo Lam (Prison on fire, Gam yuk fung wan, 1987; City on Fire, Lung foo fong wan, 1987 avec Yun-Fat Chow). Malgré un effet clipé et très stylisé, des mouvements de caméras (plans-séquences en boîte de nuit, travellings en prison, fusillade dans le noir ; courte focale, éclairage artificiel, balance des blancs peu naturelle ; recours à la Gopro pour suivre la projection des corps ou des savates; plans subjectifs d’un homme encagoulé, caméra qui colle au corps d’un personnage propulsé de l’autre côté d’une pièce) sont à couper le souffle. Pas de doute : le réalisateur sait filmer et digérer ses influences. La pointe d’humour affleure avec une cène suivant l’annonce de la voix off.

      La trame narrative, à tiroirs, est génialement déstructurée avec de nombreux flash-backs et flash forewards (trois époques : une antérieure à l’emprisonnement du flic infiltré, une durant la prison et enfin la période ultime des mois suivants la sortie de prison), à côté d’Infernal Affairs (Andrew Lau & Alan Mak, 2002) ou Raid 2 (Gareth Evans, 2014). Juste assez pour désorienter, pas trop pour ne pas perdre le spectateur. Les nombreux rebondissements, jusqu’à la fin, tiennent en haleine comme dans un manhwa, le manga coréen. L’âpre milieu carcéral avec son trafic de méth’ bleue comme dans Breaking Bad est mieux campé que dans Un prophète (Jacques Audiard, 2009). Infiltré, trahisons (« Ne fais confiance à personne, fais confiance aux circonstances »). Un chef de gang d’arnaqueurs est joué par la K-pop star Yim Si-wan. Jae-ho, homme de main d’un chef de gang passé caïd débonnaire en prison avec son rire de hyène caractéristique, comme dans Sang pour sang (Blood simple, Joel Coen, Ethan Coen, 1984) est joué par Seol Kyeong-gu, souvent présent dans les films de Lee Chang-dong dont l’excellent Peppermint Candy (Bakha satang, 1999) mais aussi Public enemy (Woo-Suk Kang, 2002)  et The last day (Je-Gyun Yun, 2005). Une relation ambiguë, teintée d’homosexualité latente, se joue entre les deux protagonistes dont l’expérimenté sait que l’éphèbe est un flic infiltré. Film d’hommes ? C’est oublier une flic teigneuse, obligée de rappeler à sa manière sa nouvelle recrue à l’ordre.  L’actrice Jeon Hye-Jin avait joué dans Fantasmes (Jang Sun-Woo, 2000).

      Ce troisième film, après une comédie musicale sur le rap coréen et une comédie romantique chaude, inédites hors de Corée, présenté à Cannes hors compétition à une séance de minuit avec standing ovation de 7 minutes, était l’une des révélations de la fête du cinéma, comme Black Coal (Bai ri yan huo, Yi’nan Diao, 2014) il y a trois ans. Une tuerie !

[manuscrit] Cadette des 7 [Feuilleton 30]

un jour bug

compliqué dedans

silence organes

cadette des 7

se met en 2

dedans baignoire

se vide

leçons yoga cris

expirer inspirer

expulser chose

  • cordon rouge

glissent jamais

sans 3 drôles

morts loin

dedans lignée loin

compliqué dedans

du corps

dedans baignoire

rouge sur blanc

  • rouge chose

encore 1

par terre -traces

n’ y pense plus

faire vide

fruit entrailles

dedans baignoire

masse molle

humide salle

de bain sale

de sang noire

faire vide

c’est comme ça

 

« Je vous conseille de lire Erik Wahl. C’est un excellent poète. Il n’a pas encore publié de livre mais, on peut découvrir ses textes dans des revues comme Nioques. » Cyrille Martinez, D-Fiction

[manuscrit] Cadette des 7 [Feuilleton 29]

p’tit déj’

allers-retours

boulot maison

quartier sécurisé

pays du mur

mère au foyer

tête corps

dmz 35e //

faire vide

lotus yoga

inspirer expirer

français fréquentent

français pays

du mur

vivre heureux

vivre cachés

mère au foyer

balade les 2

au pays du mur

reste longtemps

dedans baignoire

du corps dedans

eau expirer inspirer

allers-retours

tic-tac du temps

sérieux pierre

flopée d’enfants

projet pierre

pas vu pas su

1 an après

pays matins frais

 

« Je vous conseille de lire Erik Wahl. C’est un excellent poète. Il n’a pas encore publié de livre mais, on peut découvrir ses textes dans des revues comme Nioques. » Cyrille Martinez, D-Fiction

[manuscrit] Cadette des 7 [Feuilleton 28]

maman elle est champion

du gratin fraise

cadette des 7

attention pour

ses 2 drôles

colchide dans prés

tic-tac du temps

sexe plâtré

en rêve

en boucle

tv jt

pays du mur

daewoo clos

en hexagone

usines malgré

argent public

à perte

dedans vallée veuve

patron a emporté

PFFTTT

tous sur carreau

CRAC plateau

tv regarder

autant en emporte le vent

pleurs puis

dedans noir

langues glissent

projet pierre

s’ingénie

flopée d’enfants

pas su pas vu

sérieux pierre

ne la satisfait

pas rancune

c’est comme ça

simuler forcément

trou plâtré

en rêve

en boucle

se résigne

c’est tout

tic-tac du temps

 

« Je vous conseille de lire Erik Wahl. C’est un excellent poète. Il n’a pas encore publié de livre mais, on peut découvrir ses textes dans des revues comme Nioques. » Cyrille Martinez, D-Fiction

[manuscrit] Cadette des 7 [Feuilleton 27]

sexe plâtré

en rêve

en boucle

tic-tac du temps

cuisine intégrée

high tech

aliments sous

cellophane

casser

œufs jaune

à part maman

cordon bleu

  • autour cou

failli y –

silence à table

expat’ autour

odeur nappe acrylique

rouge sur blanc

synthétique

2 drôles autour

congélo blanc

à côté

n’y pense plus

langues glissent

lors soupes

c’est comme ça

« Je vous conseille de lire Erik Wahl. C’est un excellent poète. Il n’a pas encore publié de livre mais, on peut découvrir ses textes dans des revues comme Nioques. » Cyrille Martinez, D-Fiction