[ciné] Festival Lumière 2016 Pietrangeli, la découverte

Le bel Antonio

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Qui est le chaînon manquant, Antonio Pietrangeli (1919, Roma – 1968, Gaeta, noyé sur le tournage de Quand, comment et avec qui ?, Come, quando, perché, 1969, un film sur un couple turinois en crise, terminé par Zurlini) ? L’un des cinéastes italiens les plus novateurs des années 50 et 60 : les plans-séquences, l’usage d’angles non conventionnels, un scénario et un montage fluides évoquant une pluralité de situations sans céder au film à sketchs, un soin particulier dans l’écriture narrative non linéaire, proche de la littérature contemporaine (langues locales, discours subjectif et intérieur, inventions syntaxiques), avec une nette focalisation sur les personnages féminins. A noter un rapport particulier aux autres arts (high et low culture) : chansons de variété, mode, design, architecture.

Après des études de médecine, Pietrangeli devient critique de cinéma dans la pure orthodoxie néoréaliste pour différents journaux (Bianco e nero, Cinema, Fotogrammi et Star). Il fut assistant réalisateur sur Les Amants diaboliques (Ossessione, L. Visconti, 1943) et travailla également sur La terre tremble (La terra trema, L. Visconti, 1948), œuvre-phare du néoréalisme dont Antonio sera emprunt à ses débuts avec une attention particulière sur les costumes, une construction solide des personnages. Il collabora à l’écriture de scénarios notamment pour Gianni Franciolini (Amanti senza amore, 1948; Anselme est pressé, Anselmo ha fretta; La sposa non può attendere, 1949; Dernier rendez-vous, Ultimo incontro, 1951; Les anges déchus, Il mondo le condanna, 1953), Roberto Rossellini (Europe 51, Europa 51, 1952; Où est la liberté ?, Dov’è la libertà…?; Voyage en Italie, Viaggio in Italia, 1954) mais aussi Pietro Germi (Jeunesse perdue, Gioventù perduta, 1948), Alessandro Blasetti (Fabiola, 1949), Lattuada (Sans pitié, Senza pietà, 1948; La louve de Calabre, La lupa, 1953), William Dieterle (Vulcano, 1950 avec le volcan Anna Magnani), Mario Camerini (Due mogli sono troppe, 1950), Camillo Mastrocinque (Quel fantasma di mio marito, 1950), Luigi Comencini (La traite des blanches, La tratta delle bianche, 1952), Giuliano Biagetti (Rivalità/Medico, 1953). Alors qu’il commence en 1953, pour un total de 11 films en 15 ans, il vire souvent dans la comédie dès 1955 (Le célibataire, Lo scapolo avec le romain Alberto Sordi et Sandra Milo, Nino Manfredi). Outre Suso Cecchi d’Amico, scénariste entre autres de Visconti, avec qui il se penchera sur La carrozza del S.S. Sacramento finalement réalisé par J. Renoir (Le carrosse d’or, 1952 avec Anna Magnani), il s’y collera, même quand les films sont plus dramatiques, avec Ettore Scola, qui débuta au cinéma avec Antonio, et Ruggero Maccari, parfois avec Agenore Incrocci et Furio Scarpelli (Age et Scarpelli), les quatre grands scénaristes et piliers de la comédie à l’italienne. Il côtoya aussi les auteurs Lucio Battistrada, Ugo Pirro, Franco Solinas et Cesare Zavattini.

Il réalisa Souvenir d’Italie (1957; œuvre chorale mais la moins personnelle avec Vittorio de Sica, Massimo Girotti et Alberto Sordi). Le portrait de femme, trait dominant, entre mélodrame et comédie, de son cinéma en plein boom déclinant avec exode rurale et nouvelle bourgeoisie, peu présent dans le cinéma italien à part Le chemin de l’espérance (Il viale della speranza, Dino Risi, 1953 avé Marcello) ou Le Signe de Vénus (Il segno di Venere , Dino Risi, 1955 avec Sophia Loren, Vittorio de Sica et Raf Vallone) se poursuivit avec l’étude d’un couple milanais (Les époux terribles, Nata di marzo, 1958). Adua et ses compagnes (Adua e le compagne, 1960) évoque 4 putes qui ouvrent un resto après la fermeture des maisons closes suite à l’adoption de la loi Merlin. Dans La fille de Parme (La parmigiana, 1963), d’après le roman de B. Piatti, Catherine Spaak incarne Dora, une femme spontanée, innocente en butte à des hommes mesquins et opportunistes voire lâches. Annonces matrimoniales (La visita, 1963) évoque une histoire d’amour impossible entre Sandra Milo et François Périer. Le cocu magnifique (Il magnifico cornuto, 1964) est une comédie d’après une pièce de F. Crommelynck.

Fantômes à Rome, Fantasmi a Roma, Jour 8, samedi 15/10/16, Pathé Bellecour, salle 2

Fantômes à Rome, Joyeux fantômes, Fantasmi a Roma, Antonio Pietrangeli, 1961, couleur (Estmacolor), numérique, 1h45, 1:85.

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Charmants fantômes

 Présentation

       C’est l’une des rares personnes sympa, quoique branchouille, de l’équipe de l’Institut Lumière, qui présente. C’est une comédie italienne à effets spéciaux de Pietrangeli. Il lui sera reproché de ne faire que des comédies pures et simples, ce qui est faux. Scola et Risi, plus décapant, seront ses héritiers. Le film a également été traduit en France par Joyeux fantômes. Sorti en 1961 en Italie, le film ne sera sur les écrans français qu’en 1965. C’est l’un de ses films les plus

connus, notamment par le nouveau procédé couleur avec surimpression. Ce sera un échec en France.

Fantômes en plein boom

Fantômes à Rome est un film singulier au regard de la riche filmographie concernant les fantômes, héros dès le début du cinéma avec Méliès, comme un négatif révélant l’image sur la pellicule. Le fantôme est inquiétant dans Que la bête meure (Claude Chabrol, 1969), déchirant dans Crossing Guard (The Crossing Guard, Sean Penn, 1995 avec Jack Nicholson, Anjelica Huston), tourmenteur dans Fantôme à vendre (René Clair, 1935) et L’esprit s’amuse (Blithe spirit, David Lean et Noël Coward, 1945 avec Rex Harrison et un oscar pour les effets spéciaux), passionné dans Sueurs froides (Vertigo, Hitchcock, 1958), Obsession (Brian de Palma, 1976) et sublime dans l’Aventure de Mme Muir (The ghost and Mrs Muir, Joseph L. Mankiewicz, 1947). Ils connaissent les crises conjugales (Le Couple invisible, Topper, Norman Z. McLeod, 1937 avec Cary Grant), les problèmes de voisinage (Beetlejuice, Tim Burton, 1988).

Ambiance d’époque

C’est un film gai, enlevé, spirituel, superbement interprété et rehaussé par la musique de Nino Rota, qui se déroule lors du boom économique en dénonçant avec une légèreté appréciable les effets nocifs, initiant ainsi la mise en lumière de la corruption immobilière, également présente dans Una vita difficile (Dino Risi, 1961 avec Alberto Sordi, Lea Massari, Franco Fabrizi), Le fanfaron (Il sorpasso, Dino Risi, 1962 avec Vittorio Gassman, Catherine Spaak, Jean-Louis Trintignant et Scola au scénario), Play-boy party (L’ombrellone, 1965, Dino Risi avec Sandra Milo), Il posto (Ermanno Olmi, 1961), Mains basse sur la ville (Le mani sulla città, Francesco Rosi, 1963 avec le sobre Rod Steiger, qui même mort, bouge encore), Rocco et ses frères (Rocco e i suoi fratelli, Luchino Visconti, 1960), Le boom (Il boom, Vittorio de Sica, 1963 avec Alberto Sordi, Gianna Maria Canale). A l’époque, le maire démocrate-chrétien de Rome, Rinaldo Santini, avait quelques démêlés liés au scandale de la gestion de l’ONMI (Opera Nazionale per la Maternità e l’Infanzia). En outre, il s’agit de la confrontation entre la bourgeoisie de nouveaux riches, incarnée par l’un des rôles joués par Marcello Mastroianni le Maestro, flanqué d’une potiche vénale, avec l’aristocratie décadente interprétée par le grand metteur en scène et acteur napolitain Eduardo de Filippo. « Laisser les vieilles choses comme elles sont » est sa devise. Car « si on les modernise, on risque de ne plus les aimer ».

Les acteurs

Si Ettore Scola, a écrit, avec Maccari et Flaianno sur une idée de l’amateur d’Histoire Amidei, un scénario inventif et intelligent et aida au tournage et au montage, Marcello Mastroianni, ici en fantôme à la Casanova et Vittorio Gassman, peintre en marge confondu par des experts incompétents avec le Caravage, seront présents dans La Terrasse (La terrazza, 1980). Telle était l’ambiance du cinéma italien : tout le monde se connaissait metteurs en scène, acteurs, scénaristes, producteurs, machinistes; ils mangeaient ensemble, s’amusaient ensemble.

La blonde Sandra Milo, celle de Huit et demi (8½, 1963) ou Juliette des esprits (Giulietta degli spiriti, 1965) de F. Fellini, a connu une brève carrière au cinéma en se retirant à 35 ans en 1968.

Ayant tourné avec Val Guest, Terence Fisher, Francesco Rosi, Vittorio Cottafavi, Florestano Vancini et Damiano Damiani, Belinda Lee ne verra pas la sortie de Fantômes à Rome car elle se tua dans un accident de voiture en Californie le 12 mars 1961. Le conducteur, son compagnon, le réalisateur Gualtiero Jacopetti lui dédicacera La femme à travers le monde (La donna nel mondo, 1963) où elle figure au générique avec Ustinov.

Divertissante beauté

L’image de Rotunno, inaugurant l’un des premiers films italiens en couleurs, est magnifique avec les nuances rouges et dorées, profondément romaines ou en blanchissant les fantômes et en blondissant les cheveux en hommage au baroque italien. Les costumes surannés de Maria de Matteis, les décors déliquescents du vieux palais italien de Mario Chiari renforcent l’atmosphère élégiaque. Un film à diffuser absolument à la tv pendant les fêtes au lieu des éternels mêmes titres.

Je la connaissais bien, Antonio Pietrangeli, Jour 9, dimanche 16/10/16, Institut Lumière, Hangar, 14h30

Je la connaissais bien, Io la conosceva bene, Antonio Pietrangeli, 1965, 1h37, noir et blanc, numérique, 1:66

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Attention : chef d’œuvre !

Ferenczi dit

       Le pertinent ambassadeur Aurélien Ferenczi présente en insistant sur le fait que Pietrangeli est le trait d’union entre Risi et Fellini. Les frontières sont poreuses entre la comédie et les films dits sérieux. La bande-son est exceptionnelle dans le domaine de la variété italienne (Mina, Sergio Endrigo, Benedetto Ghiglia, Mia Genberg, Peppino di Capri, Piero Piccioni, Millie, les sœurs Kessler, Ornella Vanoni, etc.), n’eût été une chanson de Bécaud en italien, au point que le film a failli se nommer Le tourne-disque. Le travail sur la narration, grâce à Scola au scénario, qu’il aurait bien aimé réaliser mais dont il se souviendra pour Une journée particulière (Una giornata particolare, 1977), est très fin avec flashback, effet de mosaïques voire de puzzle en une élégante fragmentation de la narration. La Sandrelli change souvent de visages. Bardot devait jouer aussi. Dans ce portrait tragique, Nino Manfredi et Ugo Tognazzi ont des rôles comiques. Ce film, qui fut le premier de Pietrangeli à être reconnu par le public français, tenait particulièrement à cœur à son metteur en scène. Io la conosceva bene aurait dû être un diptyque avec Le fanfaron (Il sorpasso, Dino Risi, 1962).

Incroyable Sandrelli, 17 ans, 6e film

Rome des sixties, la dolce vita, le revers du film de Fellini (La dolce vita, 1960), Cinecittà. La Sandrelli en Adriana de Pistoia émigrant à Rome avec vue sur le Tibre est éclatante de talent et de beauté à 17 ans seulement, après 5 films déjà ! Elle change de coiffures, d’attitudes. Elle pose dans chacun des plans, lance parfois des petits regards mutins à la caméra. Et quand elle est nue en train de bronzer sur la plage … Elle est une coiffeuse, une ouvreuse de cinéma dans le quartier branché de l’Eur à Rome, une caissière de bowling à la limite de la prostitution. Si elle vogue de fêtes en fêtes, papillonne d’hommes en hommes, elle n’est pas capable de céder à un jeune garagiste (Franco Nero) qui l’aime et s’occupe nuit et jour de sa Fiat 500. Elle mise toujours sur le mauvais cheval pour réussir.

L’autre côté de la dolce vita

       Ce film appartient à une trilogie avec Annonces matrimoniales (La visita, 1963), La fille de Parme (La parmigiana, (1963). Les portraits sont sans cession dans une dénonciation radicale de la société du spectacle et ses illusions : des photographes qui veulent jouer aux agents-maquereaux, les bons vieux pervers-pépère qui attendent leur part du gâteau ou encore les petits cinéastes qui profitent de ce corps, cette chaire fraîche en soirée bonga-bonga, et de cette malléabilité pour tourner des films publicitaires prenant en dérision ces pauvres petites starlettes dont le plus grand défaut est sûrement, dans leur grande naïveté, de faire confiance aux hommes. Terrible scène comique où Ugo Tognazzi, en Baggini, acteur recherchant du travail lors de la fête de Paganelli / Fabrizi, monte sur une table devant un mécène pour faire des claquettes en imitant un train en risquant une attaque cardiaque pour divertir des gros porcs. Tognazzi continue ses suppliques peu de temps après et se fait rembarrer comme un malpropre. Brialy en Dario ne sauve pas la vision des hommes.

Un écrivain qui veut la prendre en main dresse un portrait cynique des jeunes femmes ambitieuses bercées d’illusions : « Tout lui va bien. Elle ne désire jamais rien, elle n’envie personne, elle n’a aucune curiosité. Elle n’est surprise par rien. Elle est indolore aux humiliations. Aucune ambition. Aucune morale même quand il s’agit d’argent parce qu’elle n’en est pas moins une pute. » (« Le va tutto bene. Non desidera mai niente, non invidia nessuno, è senza curiosità. Non si sorprende mai. Le umiliazioni non le sente… Ambizioni zero. Morale nessuna, neppure quella dei soldi perché non è nemmeno una puttana. Per lei ieri e domani non esistono. »).

Pietrangeli anticipe les observations de Pasolini qui analysera les changements dus à la modernisation lors du miracle économique dans les années 60 avec son lot de confrontations de concurrences citadines.

La photographie d’Armando Nannuzzi, magnifiée par une rutilante numérisation en 4k par Criterion, la Cineteca di Bologna et Titanus à partir du négatif original et d’un positif 35mm, porte un soin particulier au noir et blanc avec une recherche de contraste avec ce qui doit apparaître sur l’écran. Jeux d’adultes (Il padre di famiglia, Nanni Loy, 1967) évoque également l’urbanisation féroce de l’Urbs, Roma, dite La louve.

Du soleil dans les yeux, Antonio Pietrangeli, Institut Lumière, Hangar

Du soleil dans les yeux, Il sole negli occhi, Antonio Pietrangeli, Institut Lumière, Hangar

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       Le premier film de Pietrangeli est un mélo néoréaliste, dans la continuité de ses critiques cinématographiques, et féministe alors que le néoréalisme est simultanément en crise. C’est l’Italie du début des années 1950 façon Journal d’une femme de chambre de Mirbeau aidé d’un scénariste et romancier Ugo Pirro en sus de Suso Cecchi d’Amico. Le film a failli se nommer Celestina mais la censure italienne n’a pas voulu. L’axe choisi par rapport à une société machiste est : « quelle histoire peut-on raconter pour que le spectateur se pose des questions ? ». Sorti en 1953, le film ne sera sur les écrans français qu’en 1955.

Galter / Celestina

« Fiancée idéale des italiens », Irène Galter, en réalité Patuzzi, avait été découverte par Giuseppe De Santis dans Onze heures sonnaient (Roma, ore 11, 1952 avec la magnifique Lucia Bosé). Elle ne tourna qu’entre 1952 et 1958 où elle se maria avec un industriel.

Celestina, belle jeune fille, rustique, naïve (le car qu’elle prend, dans le film, pour la première fois; se perdre dans les immeubles qu’elle découvre; mettre le gaz pour calmer un bébé; son inexpérience de l’amour) et croyante, quitte à contrecœur son village de Castelluccio (Ombrie) pour trouver du travail dans la capitale. Ses deux frères aînés doivent partir pour l’Australie, pays d’immigration italienne, pour tondre des moutons. Ils échouent, vendent la maison; Celestina est sacrifiée et bloquée. Elle casse la statuette d’ange dès le départ de son village, signe d’une descente progressive en enfer. L’Eglise et ses œuvres, incitant ses ouailles à la soumission et au respect des mœurs, y fait office d’agence de placement. Elle sera « Séduite et abandonnée » (Sedotta e abbandonata, Pietro Germi, 1964).

Une scène forte d’amour au bord du lac est somptueuse. Casque d’or (Becker, 1952) ou Partie de campagne (Renoir, 1936) ne sont pas loin.

Sociologie acide

Pietrangeli décrit avec humour un petit monde catholique, très hypocrite. Les notations psychologiques sont précises; il évoque les différents milieux sociaux. La nouvelle bourgeoisie snob (homme intempérant, femme harpie et leurs trois enfants) est symbolisée par l’immeuble moderne où elle vit. Les riches commerçants bedonnants au ton rieur et populaire annoncent les nouveaux riches du miracle économique italien. Le professeur à la retraite chez lequel elle officie s’avère paternel et bienveillant, mais illustre à sa manière cette vieillesse rejetée dans l’Italie pauvre et en reconstruction que montrait Vittorio de Sica dans Umberto D (1952). Elle sort avec un conformiste et ennuyeux policier. Les héritiers du vieux professeur la menacent de procès en découvrant que celui-ci envisage de lui léguer ces terres, possibilité qui semble nourrir la passion du prétendant policier.

Ferzetti, le mâle veul

Fernando, lâche, bien que sincèrement amoureux, hésite ainsi avec une fiancée richissime qui le couvre de cadeaux et l’associera à un commerce lucratif. Gabriele Ferzetti interprète Fernando le plombier dragueur. Il trouvera bientôt chez Antonioni (Femmes entre elles, Le amiche, 1955 ; L’avventura, 1960) des rôles portant la veulerie du mâle italien aux sommets du septième art.

Solidarité féminine

Les seules relations fiables, synonymes d’amitiés (balade à Castel Gandolfo, danser au bal), s’illustrent à travers les femmes et leurs divers dialectes, les ouvrières entre elles. Les exemples d’émancipation avec Marcella (Pina Bottin) qui élève son fils seule, d’entraide lorsque cette même Marcella achève son film sur une vraie note d’espoir contrairement à Je la connaissais bien (Io la conoscevo bene, 1965)

Roma

Le personnage principal, c’est finalement Rome, où est né Pietrangeli, une ville qui change à marche forcée. Nous découvrons, comme Celestina, la proche banlieue (Flaminio) et non les borgate de Pasolini. La Rome nouvelle est brossée grâce à un mouvement de caméra sur une petite place balayée par le vent. Nous voyons la piazza Cantù, le petit orchestre de la piazza Esedra, de la piazza Bologna, du Nomentano, du Salario, des Monti Parioli. Les petits détaillent abondent : « abbasso Lazio » (« à bas la Lazio », « è vietato ballare il boogie-woogie » (« il est interdit de danser le boogie-woogie »), « è vietato sostare davanti all’orchestra » (« il est interdit de se tenir devant l’orchestre »), les volontaires du PCI qui envahissent les quartiers populaires. Toute une ambiance !

 

 

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